Lettre ouverte aux candidats écologistes aux élections présidentielles

 

Lettre ouverte aux candidats écologistes

Bonjour,

Militant associatif pour la protection de la nature et de l’environnement depuis 1970 je voudrais vous convaincre de ne surtout  pas vous présenter comme candidat écologiste aux prochaines élections présidentielles pour les raisons suivantes :

L’avènement d’un parti politique basé sur l’écologie a été un formidable espoir pour l’immensité des militants associatifs qui travaillent quotidiennement sur ces questions fondamentales. Il faut reconnaître que cela a montré à l’opinion l’importance de ces questions  quand  les candidats d’Europe Ecologie Les Verts ont réalisé de bons scores et quand des élus écologistes ont pu faire avancer les problèmes dans les communes et les conseils généraux. Leur participation négociée au gouvernement  a pu obtenir autrefois des décisions importantes telles que l’arrêt de Super Phénix la centrale nucléaire de Creys malville (38). On remerciera donc certains écologistes politiques tels qu’Yves Cochet ancien ministre de l’écologie, pour leur engagement positif. Dans les régions, les conseils généraux ou les communes nombre d’élus écologistes ont obtenu de belles avancées pour la vraie prise en compte de l’érosion de la biodiversité, du changement climatique ou de l’épuisement des richesses naturelles de la planète. On ne remerciera jamais assez, par exemple, Serge Revel et Catherine Brette en Isère, Christian Bouchardy en Auvergne, Alain Chabrolles au conseil régional Rhône Alpes.

Hélas, il nous faut constater avec regret que cette belle évolution de la société qui montre une corrélation positive entre les scores du parti vert et les résultats concrets obtenus par les militants associatifs est en train de s’effondrer :

Tout d’abord l’éviction de Nicolas Hulot, le scandale de harcèlement sexuel de Denis Baupin et la recherche effrénée de postes ministériels de Jean Vincent Placé et Emmanuelle Cosse ont démontré que les écologistes politiques ont les mêmes travers que les membres des autres partis politiques : recherche du pouvoir, de l’argent et luttes fratricides. A l’exception de la parité hommes /femmes le parti Vert est devenu un parti politique identique aux autres, anéantissant l’idée contraire.
Alors on devient candidat chez les écologistes, non plus par conviction ou compétence, mais parce qu’il y a encore de la place à prendre.

L’échec flagrant de Cécile Duflot qui s’intéresse plus au haschich qu’à la biodiversité ont fini par démontrer que le gouvernement pouvait continuer le nucléaire, les pesticides, les Center parcs, Nt Dame des Landes ou les tirs de loups sans craindre l’opposition d’un parti devenu si minoritaire et silencieux.

Quant aux députés écologistes, à l’exception de Michèle Bonneton, on cherche encore quels sont les résultats obtenus de la dernière législature.

Alors se présenter aujourd’hui aux élections présidentielles avec l’espoir de faire au mieux 3 ou 4  % des voix est une folie qui va finir de tuer le parti politique des Verts et les idées fondamentales des militants associatifs.

En effet vous allez montrer encore plus vos divisions internes avec  l’organisation d’une primaire.

Vous allez finir de gaspiller les finances du parti sans espérer un remboursement de l’état

Vous allez démontrer que l’écologie n’est plus une priorité en période de crise  ce qui est déjà la politique actuelle de plusieurs départements et régions alors que c’est la seule solution pour s’en sortir.

En renonçant à vous présenter aux élections présidentielles vous auriez la possibilité de montrer que vous êtes conscients de vos responsabilités. Cela ne vous empêcherait pas d’intervenir dans la campagne en pesant sur tous les autres candidats. Les médias apprécieraient cette sagesse revenue. Vous auriez le temps et les finances pour former et préparer de véritables écologistes pour les élections législatives prochaines.

L’écologie est une idée majeure, à défendre dans tous les partis. Elle ne devrait plus être l’unique propriété des Verts qui n’ont pas su la défendre comme il aurait fallu le faire.

Renoncer à montrer à l’opinion que 3 ou 4 % des citoyens seulement adhérent à cette idée serait un acte majeur dans la vie politique française et l’occasion d’une renaissance

Ne vous présentez pas aux élections présidentielles !

Jean François Noblet le 12/10/2016

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