Le chien viverrin en France et Grèce

Nouvelles données de chien viverrin (Nyctereutes procyonoides Gray, 1834) en France et Grèce

L'aire naturelle de répartition du chien viverrin se situe en Extrême-Orient (Chine, Corée, Japon). Plusieurs auteurs (Nowak 1984, Duchêne et Artois, 1988, Léger 2002, Weber 2004, Léger et Ruette 2005) ont évoqué l'expansion de l'espèce en Europe, à partir des animaux introduits en nombre en URSS. En effet près de 9000 chiens viverrins ont été relâchés entre 1920 et 1950 pour créer des populations sauvages exploitables pour le commerce de la fourrure. Cela a permis à l'espèce de s'étendre en Finlande (1935), Suède (1945), Roumanie (1951), Pologne (1955), Tchécoslovaquie (1959), Hongrie et Allemagne (1962), France (1979) et Suisse (1997).

L'atlas des mammifères d'Europe (Mitchell-Jones et allii, 1999) indiquait que la limite sud de sa présence en Europe centrale se situait en Bulgarie.

Le 7 mai 2005 nous avons trouvé et photographié un cadavre de chien viverrin, a quelques dizaines de mètres d'un cadavre de loup sur le bord de la route E90 en Grèce, à la hauteur du village de Dialekto, Macédoine de l'Est (circonscription de Kavàla), coordonnées : N 41°03' E 24° 44'. Il s'agit là probablement de l'une des premières mentions certifiées de l'espèce en Grèce, selon le docteur G. Catsadorakis, spécialiste des carnivores au WWF Grèce (communication personnelle). Celui ci nous a cité en 2005 une observation probable réalisée quelques années auparavant par une personne d'un village proche près de Soufli, préfecture d'Evros, dans son jardin, un peu plus à l'est de notre mention. Ceci confirme l'expansion du chien viverrin en Europe centrale en direction du sud.

En France nous rapportons deux observations faites en Isère dignes de foi :
Au printemps 2002 le journal de la fédération des chasseurs de l'Isère, Infochasse mentionne la découverte d'un chien viverin mort sur la commune du Touvet (38) dans la vallée du Grésivaudan. Il serait étonnant que cette information ait été publiée sans vérification.

Le 05/01/2006 Marie Jouvel, naturaliste expérimentée raconte: « J'ai vu le long de la route qui part des « Charmanches » et longe le canal vers la piscine à Crolles, toujours dans le Grésivaudan, vers 21:30 une bestiole qui a traversé le canal pour s'engouffrer dans des ronciers. L'animal était plutôt mou et peu agile (comme un blaireau), gros comme un renard de taille modeste mais court sur pattes et plus pataud. Il ne ressemblait à rien de connu pour moi. Le masque facial était peu marqué, la queue assez courte et non annelée, le pelage était brun clair, gris terreux terne. Aussi ce n'était pas un raton laveur que j'avais déjà observé ailleurs. Ce n'est qu'après des recherches que j'ai pensé avoir vu un chien viverrin ».

F. Léger et S. Ruette signalent des citations proches en Savoie 1993, 1994 et 1995. Ces deux informations en Isère concernent peut être des animaux erratiques sur le front de l'expansion. Une attention particulière devrait être portée à toute nouvelle observation en Rhône Alpes.

Bibliographie :

Artois M. & Duchêne M.J., 1982. Première identification du chien viverrin (Nyctereutes procyonides Gray, 1834). Mammalia , 46: 265-267.

Léger F., Ruette S., 2005. Le chien viverrin en France. Faune sauvage N°269. Novembre 2005. 4-13.

Mitchell-Jones A.J. et allii, 1999. The atlas of european mammals. Poyser natural history. 484p.

Nowak E.,1984. Verbreitungs-und Bestandsentwicklung des Marderhundes, Nyctereutes procyonoides (Gray,1834) in Europa.Zeitschrft für jagdwissenschaft 30: 137-154.

Weber J.M., Fresard D., Capt S. & Noël C., 2004. First records of raccoon dog, Nyctereutes procyonides (Gray, 1834), in Switzerland. Revue suisse de zoologie 111(4) : 935-940.

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