La théorie du tube de dentifrice

Je suis sûr que cela a du vous arriver ...
Le tube de dentifrice se termine. Alors qu'auparavant vous étaliez une grosse couche de pâte sur votre brosse à dents sans difficultés, il vous faut désormais recroqueviller le tube avec soin pour obtenir le même résultat. Vous pensez alors à prévoir l'achat d'un nouveau tube. Aussitôt pensé, aussitôt oublié et le lendemain il vous faut l'aplatir avec application avant de l'enrouler minutieusement pour profiter de la dernière goutte. Au fur et à mesure la dose de dentifrice étalée sur la brosse diminue et comme vous oubliez en permanence d'acheter le précieux objet, vous en êtes réduits progressivement à vous brosser les dents avec un soupçon de pâte à peine visible. Et pourtant le résultat est identique ! On peut donc réduire significativement la quantité du produit en obtenant la même qualité.
Alors je m'amuse à faire durer mes tubes de dentifrice le plus longtemps possible.
Et je me dis qu'on pourrait résumer cela en adoptant le principe du «toujours moins».
Toujours moins d'eau, toujours moins d'énergie, de bruit, de pollutions, de vitessex.
Il nous faut aller à contre-courant et tenter cette sobriété volontaire qui devrait permettre à nos enfants de ne pas vivre comme des hommes préhistoriques.
Facile à dire mais difficile à faire car nous sommes contaminés en permanence par une société mondialisée qui fonctionne exactement sur des principes opposés : toujours plus, toujours plus vite : Travailler plus pour gagner plus, investir des millions d'euros pour gagner 5' sur un trajet quotidien dans un monde du superflu, de l'apparence, où tout serait illimité. L'ultralibéralisme veut nous faire croire qu'il ne doit pas y avoir de limites pour l'espèce humaine dominante : dividendes sans cesse accrus, agrocarburants remplaçant le pétrole, OGM contre la faim dans le monde et planètes de rechange dans le système solaire, crédit illimité et dessert à volonté.
C'est une folie collective, une grande entourloupe qui nous ramène à l'état de fourmis laborieuses, angoissées et soumises. Malgré toute l'admiration que nous éprouvons pour les extraordinaires capacités de cet insecte nous n'avons nullement l'intention de nous soumettre à la loi du marché, au portable omniprésent, au virtuel dominant ou à une reine salvatrice, aussi écologique soit elle.
Il nous faut donc trouver très vite les meilleurs moyens pour nous désintoxiquer :
Travailler moins pour gagner moins. Rechercher la sobriété tout en restant joyeux. Bien sûr j'entends déjà : «c'est bon pour les riches, ça !». Et bien c'est justement le contraire car ce sont les plus défavorisés qui vont payer la note, en premier, de la catastrophe écologique. Il s'agit de vivre mieux en consommant moins et c'est bon pour tout le monde. Si l'eau du robinet est bonne, refusons d'acheter de l'eau en bouteille qui produit des déchets, des transports et qui coûte 10 fois plus cher.
Je vous suggère donc, en vrac :
- De plébisciter l'abandon de la pub sur les chaînes publiques de TV.
- De demander à TFI de changer le titre de son émission «Je veux gagner des millions» en «je veux gagner des milliers d'euros».
- De ne plus regarder la télé le matin et la nuit.
- De ralentir de 10 km/h votre vitesse en voiture.
- De faire un jardin bio, d'apprendre à faire pousser quelque chose et à le transmettre à vos enfants. Ce sera le premier pas de la compréhension de la vie, de l'autonomie. Ce sera notre métier à tisser de Gandhi.
- Donner une part de votre récolte.
- Débarrasser vous des objets inutiles chez vous en les donnant à ceux qui en ont besoin. http://fr.freecycle.org
- Dormez ce qu'il vous faut.
- Accordez vous une minute de méditation.
- Et rigolez. Ca c'est la vraie vie !!!

Regardons nous dans la glace, pensons à l'avenir de nos descendants et décidons enfin de faire le premier geste d'une nouvelle vie basée sur la qualité plutôt que sur la quantité : toujours moins !

Site réalisé par Nicolas Bally

Mentions légales