Je vote pour la biodiversité

Faut-il rappeler que la diversité est source d'équilibre et que ce théorème fait partie de la base théorique de toute notre pensée écologiste. Autrement dit : « Ne pas mettre tous les oeufs dans le même panier ».Défendre la diversité des langues, des peuples, des cultures des fromages ou des paysages devraient constituer une part importante du programme électoral de tous ceux qui se rendent compte enfin des conséquences de l'uniformisation mondiale et de la banalisation de nos sociétés. Ce serait tellement plus facile de maîtriser et d'exploiter des millions de zombies calibrés, aux même goûts, aux même besoins, voire aux même rêves.

Pour ceux qui voyagent pour découvrir les richesses de la diversité du monde le réveil est souvent douloureux, surtout en ville : même paysage, même bruit, même pollution, même menu, même publicités, même vêtements
En terme de biodiversité le péril est grave.
Les promoteurs des OGM aimeraient bien faire disparaître de nos jardins et de nos champs une foule de semences et de variétés anciennes de fruits et légumes. Tous les moyens sont bons : France Nature Environnement vient de saisir le ministère de l'agriculture au sujet de l'invasion en Europe d'insectes américains ravageurs de maïs non-OGM qui ne pourrait s'expliquer que par une introduction volontaire massive.
D'autre part l'association Kokopelli ( raoul@kokopelli.ass.fr), célèbre conservateur et diffuseur de graines et semences bio du monde entier est attaqué en justice par la société Baumaux pour « concurrence déloyale » !!!
Les lobbies du marché mondial ne sont pas les seuls pourfendeurs de la biodiversité et chacun peut, souvent sans le savoir ou sans en mesurer l'impact, prendre une part de responsabilité à la réduction de la diversité des espèces qui osent encore nous supporter.
Le citadin ne supporte plus les mouches, les moustiques et les araignées, encore moins les rats, les serpents ou les chauves souris. Certes, certaines cohabitations sont difficiles mais quand on comprend mal pourquoi, par exemple, les partisans de Chasse, pêche, Nature et Traditions, si enclins à préserver notre patrimoine culturel ancien aimeraient bien rayer de la carte grands cormorans, buse, héron cendré, martre ou putois. Et quand on voit la haine des bergers envers les prédateurs, des agriculteurs envers les étourneaux ou les corbeaux freux, des chasseurs envers le blaireau ou la fouine, l'ignorance et le mépris des hommes politiques et des grands médias pour la faune et la flore de notre pays on est tenté de baisser les bras.
Ce serait une vile démission. Que ceux qui rêvent d'un environnement aseptisé et réduit à sa plus simple expression, sans chants de grenouilles, sans piqûres d'insectes, sans griffes et sans ronces aillent vite sur Mars. Ils y trouveront leur bonheur et ils nous feront de la place.
Je suis persuadé que notre bonheur est intimement lié à la richesse de la biodiversité. Cela est ancré dans nos gènes et je ne sais expliquer pourquoi un spectacle de nature grouillante tels les millions de flamants du lac Nakuru ou un rassemblement hivernal immense de pinsons du nord me rendent si joyeux et si lyrique. J'aime cela, je trouve cela beau et je constate que peu de personnes y sont totalement insensibles (peut être les premiers homo sapiens OGM !)
Et quand je vois le regard de mes enfants qui découvrent un modeste écureuil dans la mangeoire du jardin, je me dis qu'il est encore temps d'exiger que la biodiversité soit au coeur de nos prochaines campagnes électorales, d'oser dire qu'on se fiche du fric, de la télé et du travail mais qu'on veut tout simplement respecter la vie.

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