Ce n'est pas normal !
Publié par Jean-François Noblet le mardi 25 mars 2008
Le sac plastique Décathlon accroché par le vent sur un arbre en fleur,
Les emballages Mac Donald dans tous les buissons bordant la moindre aire de stationnement située à moins de 2 km d'un Mac Drive,
Les bouteilles remplies d'urines jetées par les camionneurs au bord des autoroutes,
Les papiers gras déchiquetés en confettis par les broyeuses qui maltraitent les bas côtés des voiries,
Les chewing-gums qui tapissent les trottoirs,
Les boites aux lettres qui débordent de publicités,
L'impossibilité de marcher pieds nus dans une rivière sans craindre un tesson de bouteille, un fil barbelé, une ferraille rouillée ou une bactérie de pollution,
Les voitures qui vous doublent quand vous respectez la vitesse limitée pour cause de pollution,
Les poissons qui changent de sexe à cause des hormones répandues dans les rivières,
Les enfants atteints de cancers,
Les feux de déchets illégaux derrière les usines,
Les panneaux publicitaires en infraction,
Le ciel de plus en plus zébré de trajectoires d'avions,
Les photos de paysages sans fils aériens de plus en plus difficiles à faire,
Les étalages de vente de pesticides dans les jardineries,
L'agriculteur qui laboure le chemin, qui détruit la dernière haie,
Les arbres coupés qui pourrissent au bord d'une piste forestière,
Le bruit des tronçonneuses au début du printemps,
Les gens qui coupent les buissons et les ronces pour faire « propre »,
Les ignares qui se moquent des crapauds,
Les gens qu'on aime et qui fument,
Le chasseur qui tue un éléphant pour son trophée,
Le pilote d'avion de voltige qui gène 25 000 citoyens pour son plaisir,
L'écureuil réduit à une crêpe sur la route.
Rien de tout ceci n'est normal. Si comme moi cela vous exaspère c'est que vous êtes encore vivants, pas encore tout à fait contaminés. C'est que vous refusez de vivre à l'âge des cavernes. C'est que vous avez encore de l'amour en vous, pour les humains et la nature.
Ne vous habituez jamais à cette lente dégradation que l'on voudrait nous faire avaler à grands coups de mondialisations. Révoltez vous et dénoncez à voix haute, sans violences. Rêvez d'un autre monde, à d'autres priorités. Donnez l'exemple et marchez à contre courant en souriant. Nous ne sommes plus seuls et l'opinion nous rejoindra, irrémédiablement. Il faut juste se presser avant qu'il ne soit trop tard. Rassurez-moi : Combien sommes-nous ? Suis-je normal, docteur ?