1992 - La nuit du rhinolophe

Dans une petite grotte près de chez moi hiberne un petit rhinolophe. Je m'approche sans bruit pour ne pas le réveiller. Il ne fait aucun effort car un tendon coulissant sur ses pieds bloque ses griffes contre une aspérité du plafond. Il s'est complètement enveloppé dans ses ailes pour se protéger du froid et de l'humidité. Les Corses appellent cette chauve souris : « sacco pinnuti » le petit sac pendu. Je suis tout près. L'animal est parfaitement immobile. Il respire à peine une fois par minute. Il a abaissé sa température corporelle de 38°C en période normale à 5 ou 6°C et son rythme cardiaque tombe de 1200 pulsations à quelques pulsations par minutes. C'est peut être là le secret de sa longévité. Le petit rhinolophe vivra au moins une quinzaine d'années alors qu'une musaraigne du même poids ne passera pas trois hivers. Je rêve d'imiter cette merveille de paresse et d'adaptation : Dormir peinard pendant les grands froids et la neige, se réveiller une fois tous les 15 jours pour faire un petit pipi et boire un coup et s'envoler au début du printemps !

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