1990 - La crotte de l'hermine

Dès les premiers flocons je surveille les traces. Dans une grande prairie recouverte de neige, en Chartreuse, j'ai eu la chance de trouver les empreintes toutes fraîches d'une hermine. Je suis curieux et je m'amuse à suivre cette voie composée des deux traces des pattes avant côte à côte séparée des deux traces des pattes arrière d'une quarantaine de centimètres. La queue marque quelques fois comme une grande virgule dans la poudreuse. Très vite je constate qu'elle chasse des campagnols terrestres car elle rentre dans les terriers pour ressortir 30 m plus loin. J'étais en train de photographier ces indices quand, soudainement je vois un joli museau blanc sortir d'un trou. Je me couche dans la neige sur mon sac à dos pour observer mieux mon hermine en tenue hivernale. Elle fait la chandelle et ne me quitte pas des yeux puis disparaît. Le lendemain, revenu pour faire des photos je constate qu'une belle crotte trône sur l'emplacement de mon sac. Je traduis : « c'est mon territoire et vous n'avez rien à faire ici ! »

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